MAY YOU STAY
"Dans l’euphorie des nuits sans sommeil, dans la musique qui vous renverse le ventre, dans la dépense d’énergie vitale et l’excès d’alcool, dans la photographie matraquée à coups de flash et l’épuisement des corps, j’ai cherché à rejoindre ce qui m’est étranger. Mais la nuit comme nos corps s’achève, et chaque matin le réveil est plus douloureux. Le mouvement, l’intense chaleur, l’irruption de la présence, tout cela, cette recherche de l’absolu, cette fuite impérieuse, les images qui en ont jailli, tout se dégrade, tout se brouille."
Après Forever Young, une plongée stroboscopique dans la génération Y, Elie Monferier s’interroge sur le devenir des corps et la fuite du temps. Par l’altération chimique des tirages de Forever Young, il fouille dans l’épuisement de la matière, accélère la dégradation de ses archives et corrompt l’image imprimée. En résulte des photographies où la jeunesse se retrouve en suspens, prise au piège d’un irréversible processus d’usure. Le monde alentour n’y est plus que flou, vertige et instabilité.
Avec May You Stay, travail s'inscrivant dans la tradition des Vanités, qui rattache l'ensemble des agitations et des joies terrestres à la conscience de notre propre finitude, Elie Monferier continue d'explorer la question plus large de l’énergie vitale et des liens complexes que nous entretenons avec le vivant – cette puissance ici qui nous altère et nous meut en un perpétuel changement.