MYTHOLOGIES
LA FIN DU MONDE EN AVANCANT
La fin du monde en avançant est une trilogie documentaire :
I. La chasse - SANG NOIR
II. La tradition des contes populaires - SACRE
III. Le pèlerinage à Lourdes - SANCTUAIRE
Face au désenchantement du monde induit par la connaissance rationnelle, scientifique et économique, des causes et des effets, La fin du monde en avançant sonde la persistance des gestes archaïques, des pratiques et des croyances ancestrales contre lesquelles, de manière libérale, fonctionnelle et aliénante, s’érige la modernité. La trilogie questionne ainsi le devenir de modes de vie en sursis et peut se lire comme la vision fantasmagorique du déclin d’un monde qui ne sera plus, un monde qui contemple sa propre nostalgie et sa propre ruine sociale, où est encore valable l’excès de désir, de mort, d’extase mystique, de souffrance, de rage et de jouissance. C’est la célébration de tout ce qui est irréductible au drame de la vie humaine.
Le premier chapitre, Sang Noir, sur la chasse, évoque la lutte orgueilleuse, à la fois réelle et inconsciente, de l’homme qui se veut maître et possesseur de la nature sauvage. Le second, Sacre, un travail photographique sur la tradition des contes et légendes populaires encore vive dans la campagne française, se présente comme une méditation sur l’humilité de l’individu qui prend conscience de sa finitude face à la puissance du vivant. Le troisième chapitre, Sanctuaire, à Lourdes, questionne la possibilité du mystère dans la perspective d’une humanité tiraillée entre la certitude de sa fin et la promesse d’une vie éternelle.
Entre 2018 et 2020, Elie Monferier s'est rendu dans différents territoires remarquables de la campagne française où il a rencontré toute une population connectée à la tradition orale des contes. De la forêt aux marais, de la montagne au fleuve, le récit légendaire épouse les nuances du paysage. À chaque lieu correspond un imaginaire, des peurs et des symboliques particulières. Les inquiétudes se déplacent mais un fond commun de besoin, de pulsion et de terreur, survit. Pendant deux ans, Elie Monferier a abordé les contes et les berceuses qu’on lui livrait, comme s’ils contenaient la survivance secrète de quelque chose d’essentiel, les fragments d’une vérité ancienne.